Une étude annuelle sur les salaires en France et en Europe vient d’être diffuser par l’agence de recrutement Robert Walters. Les tensions continuent dans le secteur IT et digital, spécialement en cybersécurité et en gestion des données, mais aussi pour les ERP.

Certains facteurs ont stimulé l’activité économique en 2018 et porté le marché de l’emploi des cadres en France. Pour l’agence, le Brexit « a incité plusieurs entreprises, et essentiellement de banques internationales, à venir s’y installer. Cela a repoussé le recrutement de certains profils pour construire de nouvelles équipes front et back office ».

S’additionnent à cet « effet Brexit » le démarrage de grands projets d’infrastructure (Jeux olympique 2024, Grand Paris) et principalement la mise en œuvre du RGPD. Celui-ci a eu un impact particulier sur l’emploi en informatique mais aussi sur les métiers du juridique et de la conformité ainsi que sur les équipes ressources humaines et marketing.

L’optimisme reste de mise

Pour 2019, 8 cadres sur 10 et autant de jeunes diplômés sont assurés en matière d’emploi. « Le marché est optimiste, on remarque une hausse des demandes d’embauche de cadres, ce qui pousse les salaires à la hausse », mentionne Antoine Morgaut, « Les cadres recherchent une forme de liberté, plus de flexibilité et d’équilibre ». Ce qui s’interprète par le perfectionnement du management de transition, des freelances et du travail en mode projet.

Bagage technique et intelligence des métiers

Dans le secteur « IT & digital », le travail des cadres a été toujours soutenu par les grands projets de transformation numérique, et ce sera encore le cas en 2019. Les informaticiens demeurent très demandés, « ils reçoivent tous plusieurs offres, certains cumulent parfois deux emplois dans des statuts différents », déclare Antoine Morgaut.

Pour cette année, les profils les plus sollicités seront hybrides. « On constate le regroupement de plusieurs fonctions dans les profils de poste, qui conjuguent compétences technologiques et connaissance des métiers. Il ne s’agit plus seulement d’être un expert d’une technologie, mais de comprendre les enjeux métier et de savoir travailler en équipe voire en mode agile. Cela complexifie les recrutements et accentue la guerre des talents », ajoute Romain Doutre, directeur associé en charge, entre autres, du secteur IT & digital.

Toujours des tensions

Les métiers les plus en tension sont les data scientists, les chefs de projet digital, les spécialistes en cybersécurité, en UX design, en CRM, en e-réputation, mais également en Supply Chain, en blockchain, en big data et en gestion de bases de données.

L’étude Robert Walters note d’autre part que les projets ERP sont en plein croissance, portés surtout par la solution S/4Hana de SAP. « Le marché sera plus que jamais pénurique (…). Cela aura un impact direct sur les salaires des candidats qui seront à la hausse ».

« Les compétences les plus recherchées sont celles qui tournent autour des données et de leur gestion, mais aussi de l’architecture. Les architectes système expérimentés sont très prisés car les systèmes informatiques deviennent de plus en plus complexes », constate Romain Doutre.

Donc, les profils expérimentés en cybersécurité, en architecture, en bases de données ou sur SAP peuvent profiter d’une surcote de 10 à 20 %. Mais « les entreprises seront moins susceptibles à admettre ces mécanismes de “surenchère” car elles doivent aussitôt assurer leurs équipes et continuer les recrutements dans le temps. Les entreprises doivent faire preuve de innovation pour captiver et garder les talents sur de nouveaux supports afin de garantir leur cohérence salariale ».