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Rémy Cointreau : de l’initiation machine pour mieux apprendre clients et métiers

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Rémy Cointreau : de l’initiation machine pour mieux apprendre clients et métiers

Alors que le groupe Rémy Cointreau vient d’achever de déployer totalement Box dans son SI, le voilà en POC de machine learning avec les solutions Skills de l’éditeur. Objectif : automatiser la découverte et l’analyse des comportements clients, des anomalies de production, mais aussi appuyer les différents corps de métier du groupe dont le marketing des réseaux sociaux.

Habitué chevronné de la plateforme collaborative Box depuis 2016, Rémy Cointreau s’attaque aujourd’hui à l’intégration des solutions Skills, que l’éditeur avait annoncé lors de son événément Boxworks 2017. Ce groupe français de vente d’alcool premium est très connu pour son spiritueux éponyme, le Cointreau, mais propose également une gamme de marques allant du cognac (Rémy Martin) au scotch (Bruichladdich), en arrivant par le rhum (Mount Gay) ou le whiskey américain (Westland). Présent aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, le groupe génère un chiffre d’affaires annuel tournant autour d’un milliard d’euro. Dans une stratégie globale de montée en gamme et ayant, parmi ses 1800 collaborateurs, des salariés et partenaires très nomades, Rémy Cointreau avait un besoin de solutions collaboratives cloud. Et Laurent Boyadjian, cloud domain manager du groupe, indique que ce type de solutions peut être un véritable atout face aux concurrents directs de Cointreau que sont les groupes Pernod-Ricard (avec Martell) et LVMH (Hennessy). « Nous sommes en train de rivaliser avec eux. Et comme nous n’y arriverons pas en volume, nous essayons de les concurrencer en valeur apportée. Et cette “premiumisation” passe aussi par l’IT » précise-t-il.

D’abord utilisateur de Box comme plateforme de stockage partagé, le groupe de vente d’alcool a déterminé de passer à l’étape supérieure. « Nous voulons faire de Box notre gestionnaire de contenus universel de manière progressive » indique M. Boyadjian. « Quand on installe une nouvelle application – ça a été le cas d’applications de workflow – les contenus sont interfacés directement dans Box. » Aujourd’hui, Cointreau a donc intégré Office 365, ses outils de sécurité (Cloud access security broker ; fédération d’identité ; etc.), deux applications de workflows, et son intranet. Une application d’Usine 4.0 est en cours de développement en interne et sera intégrée aussi à Box. Des réflexions sont en cours autour de l’intégration de Teams ou Slack. Le groupe étant utilisateur du pack Office et d’Azure, il est fort possible que la première option soit privilégiée.

Deux cas d’usages en test, d’autres à venir

 Mais depuis l’été 2018, ce sont donc les fonctionnalités de machine learning de la solution Skills qui sont en cours de POC chez Cointreau. Trois cas d’usages sont parcourus, le premier déjà déployé en République Tchèque, le deuxième en cours de développement dans la région de Cognac et le dernier n’est pour le moment l’objet que de réflexions.

A Prague, le directeur des ventes du groupe avait déjà lancé une action de sondage du marché. L’idée était de proposer à l’ensemble du personnel d’aller dans des bars qu’ils connaissent pour consommer un Cointreau Fizz et de ramener les notes de frais. Ce cocktail à base de Cointreau, d’eau pétillante et de citron – avec des variantes – est servi dans un verre spécifique. L’entreprise voulait donc vérifier si ses recommandations auprès des lieux de services en matière de prix et de service étaient appliquées en plus de sonder la consommation de ses produits sur le terrain. Les collaborateurs pouvaient aussi faire des selfies de leur soirée avec les personnes qui les accompagnaient pour savoir le nombre de consommations prises, etc.

Pour apporter plus de valeur à cette étude, l’équipe centrale de Cointreau leur a donc proposé d’utiliser Skills. En collaboration avec Umanis, SSII française qui développe pour Cointreau les algorithmes de machine learning dont elle a besoin, les équipes IT de Cointreau ont fait remonter les photos prises par les salariés sur le terrain dans Skills pour en faire ressortir plusieurs types de données. Sexe des personnes présentes, leurs émotions (dont la détection est permise grâce à Azure recognition services sur lequel s’appuie le groupe), etc. « Toutes les demandes du métier étaient relativement simples à adresser » techniquement note Laurent Boyadjian. Ce travail a permis de faire remonter de nombreuses informations que l’équipe a visualisé dans un document Power BI que l’entreprise utilise à l’occasion.

Le SDK de Box amélioré au fil du temps

Mais si Box fournit, depuis le lancement de Skills, un kit de développement d’algorithmes, Umanis n’a pas réussi à s’en servir sur ce projet. D’après le représentant de Rémy Cointreau, l’outil n’était pas encore totalement au point à l’été 2018. Ils ont ainsi remonté leurs problèmes à l’équipe de développeurs de Box en Californie, qui a pu apporter des améliorations à leur SDK. Ce dernier a ainsi pu être utilisé pour le deuxième projet de Cointreau.

Celui-ci est en cours de croissance au cœur des Charentes, dans l’usine de Merpins, proche de Cognac. Au moment du déploiement de Box dans les usines du groupe Cointreau, un des salariés chargés de former ses collègues à la solution était « ingénieur amélioration continue » dans cette usine. « Il doit faire des analyses causales des dysfonctionnements sur les chaînes de production » précise M. Boyadjian. Par exemple, si une bouteille se coince ou se casse à un moment dans la chaîne et ralentit les flux de bouteilles, l’ingénieur doit trouver d’où est venu le problème. Des caméras Go Pro ont déjà été fixées à des points délicats et filment en continu. « Sauf que l’ingénieur se retrouvait à devoir visionner des vidéos pendant des heures pour trouver le moment où la chaîne est perturbée, donc ça n’avait aucune valeur ajoutée » déclare Laurent Boyadjian.

Les fichiers vidéo ont donc été redirigés directement dans Box pour être analysés. Umanis est, là encore, intervenu pour déceler les anomalies dans les vidéos, pointer le moment où une bouteille freine ou se casse sur la chaîne et importer les métadonnées. Le projet est toujours en cours de test mais très prometteur et le groupe souhaite industrialiser le processus pour toutes ses usines dont celle d’Angers, à La Barbade, en Grèce, aux Etats-Unis, etc.

Un partenariat pérenne

Finalement, le troisième cas d’usage n’est qu’à un stade embryonnaire aux Etats-Unis. Il s’agirait de trouver une utilisation pour le milieu marketing ou autour des réseaux sociaux. « Mais je suis sûr que cette technologie peut aussi concerner les fonctions supports comme la comptabilité, etc. » assure Laurent Boyadjian. D’autres idées de transcription automatique de discours sont en train de germer également dans ce groupe utilisant quotidiennement l’anglais, le mandarin ou le japonais en plus du français auprès de ses clients. Mais ce n’est pas encore une priorité. Ce qui est sûr c’est que Rémy Cointreau souhaite inscrire Box dans son activité sur la durée.