45 000 emplois en IA créés dans les bureaux d’études d’ici 2028
Selon l’observatoire Opiiec des métiers de la branche des bureaux d’études, l’IA serait créatrice d’emplois avec 45 000 postes supplémentaires attendus dans les trois années à venir principalement dans les entreprises numériques. Pour accompagner cette évolution, il apparaît nécessaire d’investir massivement dans la formation.
À horizon 3 ans, 45 000 emplois pourraient être créés dans les bureaux d’étude du fait de la dynamique IA. C’est ce que prévoit l’observatoire Opiiec des métiers de la branche des bureaux d’études (numérique, ingénierie, conseil et événement), dans une étude réalisée avec l’opérateur de compétences Atlas. Ce rapport a été mené pour identifier les besoins en compétences, emplois et formations en matière d’intelligence artificielle. Selon les projections, ces emplois seraient majoritairement créés dans le secteur du numérique, avec 31 600 postes supplémentaires en IA d’ici 2028.
Par rapport aux autres secteurs de la branche, l’IT utilise particulièrement l’IA pour de la création de contenu marketing (52 % des entreprises) afin de suivre en direct des événements (39 %) notamment dans le cadre de la cybersécurité, générer du code (36 %), ou comme un outil d’aide à la décision (34 %).
Principaux cas d’usage de l’IA dans les entreprises numériques. (Source: BVA/Opiiec)
Des postes dédiés à l’IA dans 28% des entreprises
Les autres pourvoyeurs d’emplois IA selon l’Opiiec sont l’ingénierie (9 900), le conseil (3 000) et l’événementiel (500). Au total, 28 % des entreprises de la branche ont créé des postes dédiés à l’IA comme ceux d’ingénieur et de chef de projet IA. Elles sont 21 % à avoir augmenté leurs effectifs sur certains métiers, en particulier ceux de développeur, et de data analysts. Seules, 7 % ont réduit leurs effectifs sur certaines professions (concepteur, fonctions support…) alors qu’elles en augmentent d’autres. Pour accompagner la transformation de ces métiers, l’Opiiec estime que 287 000 salariés devront être formés à l’utilisation et au développement de l’IA d’ici 2030.
En effet, en termes d’emploi, ces technologies remodèlent les métiers avec une hausse des besoins dans les domaines suivants. Ce sont notamment les spécialistes en IA (ingénieurs en IA, ingénieur machine learning), les data scientists ainsi que les métiers du développement logiciel et de la coordination de projet dont les entreprises devraient avoir le plus besoin dans les années à venir. L’essor des agents virtuels fait également évoluer les besoins et compétences qui se concentrent davantage sur la connaissance et l’utilisation des outils. Les savoir-faire très techniques arrivent seulement dans un second temps.
Top 5 des compétences les plus recherchées en IA dans la branche des bureaux d’études. (Source:BVA/Opiiec)
Des inégalités dans l’accès à la formation
Les principaux besoins en compétences concernent les domaines suivants ; la connaissance des solutions d’IA répondant aux besoins (45%), la conception des algorithmes (37%), au coude à coude avec la maîtrise du cadre juridique et réglementaire de l’IA (35%), et de l’accompagnement au changement (33%). L’aptitude à utiliser des prompts ou des outils de contrôle ferme la marche de ce top 5 avec 29% des demandes. Face à ces exigences, l’Opiiec souligne la nécessité de développer, dès les formations initiales, des compétences pour appréhender au mieux cette technologie. Aujourd’hui 75 % des formations initiales intégrant des notions d’IA mènent à des métiers transverses aux projets numériques. L’autre partie des parcours concerne des métiers spécifiques, tels qu’expert IA, ingénieur spécialité mathématiques appliquées.
Toutefois, malgré leur développement, l’organisme alerte sur les différences d’accès à la formation selon le profil des utilisateurs. Ainsi, 68 % des salariés de moins que 25 ont déjà suivi une formation en IA, contre seulement 42 % des salariés de plus de 55 ans. De plus, un fort besoin est exprimé par les femmes : 86 % d’entre elles souhaiteraient développer leurs compétences (contre 61 % des hommes). Du point de vue de la formation continue, près de 26 % des salariés de la branches ont été formés à l’utilisation de l’IA, et environ 287 000 salariés doivent être formés dans les années à venir – soit 17 % des effectifs de la branche.
La formation en IA dans les entreprises de la branche des bureaux d’études. (Source:BVA/Opiiec)
Des préconisations pour une IA plus maîtrisée
Face à l’ampleur gagnée par l’utilisation de l’IA, l’étude présente 5 recommandations pour que les entreprises de la branche intègrent au mieux ces solutions dans leurs activités. La féminisation des métiers de l’IA fait partie des actions préconisées sachant qu’elles ne sont que 25% dans ces professions et qu’elles expriment davantage de craintes face à l’IA et un besoin accru de formation. La rédaction et la promotion d’une charte branche pour une IA responsable, mixte et inclusive dans les entreprises pourrait définir les cas d’usages internes et externes les plus adaptés. La création d’une série de modules de formation courts et ludiques sur les usages de l’IA fait également partie des pistes évoquées afin de gagner en productivité.
De même, la promotion d’un baromètre permettant de suivre la durée des impacts de l’IA sur les métiers et les emplois de la branche fait également partie des leviers d’actions. Enfin, parce qu’anticiper la formation des salariés est un enjeu crucial, l’Opiiec préconise d’alimenter un espace de veille IA par un référencement de contenus pédagogiques et d’auto-formation en continu pour favoriser l’appropriation de ce sujet.