A la recherche de la rentabilité, Intel s’apprête encore à réduire ses effectifs. Après l’annonce en juin dernier du licenciement de jusqu’à 20 % des employés, le fondeur prévoit de terminer l’année avec un effectif d’environ 75 000 personnes contre 108 900 employés en décembre dernier, selon un document transmis à la SEC. Ce sont donc près de 34 000 employés qui sont concernés par ce plan d’ampleur. Cette annonce intervient alors que l’entreprise vient de publier des résultats financiers décevants pour le deuxième trimestre 2025 après un premier déjà mauvais. Le chiffre d’affaires s’est élevé à 12,86 milliards de dollars, stable par rapport à l’année précédente, mais supérieur aux 11,92 milliards de dollars estimés par les analystes. Cependant, la marge brute a chuté de 9 points sur un an, à 29,7%.

Les coupes annoncées – sous forme de licenciements et de départs volontaires – doivent permettre à l’entreprise d’atteindre son objectif de réduction de dépenses d’exploitation à 17 milliards de dollars d’ici la fin de l’exercice 2025, puis 16 milliards de dollars en 2026. La répartition des suppressions de postes par secteur et par zone géographique n’a toutefois pas été communiquée. Le CEO d’Intel Lip-Bu Tan a justifié ces mesures dans un courriel adressé à tous les employés de l’entreprise ce jeudi 24 juillet 2025. Il a indiqué qu’au cours des dernières année la société avait investi trop, trop tôt, sans répondre à la demande » et que son empreinte industrielle s’est inutilement fragmentée et sous-exploitée. « Nous devons corriger le tir », a assuré le dirigeant qui a aussi récemment expliqué qu’Intel ne faisait plus partie du Top 10 des entreprises de semi-conducteurs.

Abandon des sites de production en Europe

Le fondeur a aussi décidé d’annuler ses projets de construction d’usines en Allemagne et en Pologne et de stopper ses activités d’assemblage et de test au Costa Rica en les consolidant sur des sites existants au Vietnam et en Malaisie. L’entreprise prévoit également de ralentir le rythme de production de sa dernière usine de puces située dans l’Ohio. La stratégie mettra également l’accent sur la revitalisation de l’architecture x86 et sur la réponse aux opportunités de l’IA déjà évoquées par Lip-Bu Tan lors de son premier discours auprès de ses clients et partenaires le 31 mars dernier  : « par le passé, nous avons abordé l’IA avec une approche traditionnelle, centrée sur le silicium et la formation. Cette situation doit changer », a assuré le CEO.

Dans le cadre de cette transition, la firme a indiqué qu’elle concentrerait ses efforts sur les domaines où elle pourra se différencier, comme l’inférence et l’IA agentique. « Nous commencerons par les charges de travail d’IA émergentes, puis nous travaillerons à rebours pour concevoir des logiciels, des systèmes et des circuits intégrés pour nos clients », a fait savoir Lip-Bu Tan.