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La Commission européenne pointe la nécessité d’accélérer sur l’IA en Europe

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La Commission européenne pointe la nécessité d’accélérer sur l’IA en Europe

L’urgence de ne pas perdre la main en Europe sur le terrain de l’intelligence artificielle, face aux Etats-Unis et à la Chine, apparaît dans les déclarations de la Commission européenne. (Crédit : Pixabay/Geralt)

Pour tenter de remplir le retard qui n’arrête de grandir avec les Etats-Unis et la Chine sur les technologies d’intelligence artificielle, la Commission européenne enjoint les états-membres et les entreprises à se mettre rapidement en ordre de marche sur les investissements dans ce domaine. Elle dispose un plan en 4 axes : financement, constitution de bases de données communes, renforcement des compétences et instauration de la confiance dans l’IA.

En avril dernier, la Commission européenne avait annoncé sa décision d’augmenter les investissements en intelligence artificielle en Europe et le développement de ses applications d’ici 2020. L’effort est indispensable et urgent face à la montée en puissance accélérée des acteurs américains et chinois dans ce domaine particulièrement sensible. L’intention de la Commission vise à amener le secteur privé et les états membres de l’Union à investir d’ici 2020 un total de 20 milliards d’euros dans la recherche en IA. Pour y parvenir, un plan coordonné en 4 axes vient d’être présenté pour accentuer la coopération entre les états membres et la Commission européenne. La Suisse et la Norvège sont également incluses dans ce plan. « Une coordination renforcée est essentielle » pour que l’Europe occupe une position de premier plan « dans le développement et le déploiement d’une IA sécurisée, éthique, et à la pointe [de la technologie] », pointe la Commission dans un communiqué.

En plus l’importance d’augmenter les investissements en IA, qui restent le nerf de la guerre, le plan met le point sur la nécessité de renforcer les jeux de données disponibles à partager et les compétences en IA. Le dernier axe du plan porte sur l’instauration indispensable d’un cadre de confiance dans l’utilisation de l’IA, l’approche « boîte noire » des algorithmes qui la mettent en œuvre étant constamment mise en question, de même que le risque de ne pas maîtriser le choix des données qui les alimentent.

En Europe, des investissements en IA fragile et fragmentés

Les niveaux d’investissement pour l’IA dans l’UE sont faibles et fragmentés comparés à ceux que réalisent les Etats-Unis et la Chine, déplore la Commission européenne. Les 20 Md€ de fonds publics et privés que l’UE escompte voir engagés d’ici 2020 devront être suivis dans la décennie suivante par un effort financier plus important. « En complément des investissements nationaux, la Commission va investir 1,5 milliard d’ici 2020, c’est-à-dire 70% de plus qu’entre 2014 et 2017 », indique l’instance européenne. Entre 2021 et 2017, elle propose d’investir au moins 7 milliards d’euros provenant des programmes Horizon Europe et Digital Europe Programme in AI.

D’ici le milieu de l’année prochaine, tous les états membres devront avoir mis en place leurs propres stratégies sur les niveaux d’investissement prévus et sur les mesures à mettre en œuvre « pour alimenter les discussions à l’échelle de l’UE », demande la Commission. Un nouveau partenariat européen public/privé sur l’IA sera installé pour renforcer entre les mondes académique et industriel une collaboration débouchant sur un agenda stratégique commun. La Commission soutiendra par ailleurs les start-ups en IA et blockchain tant dans leur création que dans leur développement (scale-up). Des connexions seront établies entre les centres IA européens d’excellence.

Une base de données de santé européenne

Pour aménager des jeux de données importants, solides et sécurisés, la Commission va créer des espaces européens communs pour les partager sans frontières, tout en assurant une conformité avec le GDPR. La santé étant l’un des secteurs qui va bénéficier de l’IA, la Commission va soutenir avec les états membres le développement d’une base de données de santé commune avec des examens médicaux numérisés et anonymisées qui auront été donnés par les patients, afin d’améliorer le diagnostic sur les cancers.

L’intention est de lancer d’ici le milieu de l’année prochaine, un centre de support pour le partage de ces données et de fournir des conseils pratiques à tous les participants européens à l’économie des données.

Des formations pour reconvertir les métiers touchés par l’IA

Sur le développement des compétences, la Commission compte soutenir des bourses d’études sur des parcours en intelligence artificielle. Elle s’investira aussi dans les programmes de formation pour les personnes dont les métiers vont être affectés par l’IA, ainsi qu’elle le mentionne dans sa stratégie IA.

L’enseignement de l’intelligence artificielle sera de même introduit dans d’autres disciplines comme le droit.

Sur les questions de confiance, un groupe d’experts européens travaillent à présent sur des recommandations éthiques à mettre en place dont une première version sera publiée d’ici la fin de cette année, la version finale étant prévue pour mars 2019 après consultation de l’Alliance européenne IA.

Enfin, la Commission ouvre cette coopération autour des questions de confiance liées à l’IA à tous les pays non-européens qui souhaitent partager les mêmes valeurs.