L’usage de la GenAI progresse sur fond de manque de formation

Alors que les outils d’IA générative se démocratisent à grande vitesse, leur succès s’accompagne de fractures croissantes entre engouement populaire, inquiétudes sur la sécurité des données, incertitudes autour des droits d’auteur et dépendance technologique.
Dans un contexte de transformation numérique accélérée, les outils d’IA générative s’installent durablement dans les usages du quotidien. Que ce soit pour automatiser des tâches, gagner en efficacité ou simplement assister la création de contenu, ces technologies ne cessent de séduire. Selon le dernier baromètre Talan-Ifop, 45 % des Français y ont recours chaque jour, contre 32 % un an plus tôt. Une adoption fulgurante, qui concerne autant les usages personnels que professionnels : recherches en ligne (34 %), gain de temps (28 %), correction de fautes d’orthographe (23 %)… l’IA générative infiltre peu à peu tous les recoins de la vie numérique.
Une progression qui repose sur une notoriété bien installée : 86 % des sondés déclarent connaître ces outils, soit une hausse de 8 points par rapport à 2024. Au travail aussi, leur utilisation s’accélère : 43 % des utilisateurs les mobilisent dans un cadre professionnel.
Un engouement freiné par des lignes rouges
Mais derrière cet enthousiasme, des lignes de tension apparaissent. L’étude révèle une forte ambivalence : à mesure que les IA génératives s’intègrent dans les routines, les inquiétudes grandissent. 65 % des Français se montrent préoccupés par la sécurité des données personnelles et professionnelles, 64 % s’interrogent sur les questions de propriété intellectuelle, et 60 % redoutent une dépendance accrue à des entreprises technologiques étrangères. En somme, les utilisateurs adoptent ces outils avec une approche pragmatique, sans se laisser aveugler par leur potentiel.
Ces préoccupations varient selon les profils. La génération des 18-24 ans représente les plus grands utilisateurs des IA génératives, avec 85 % d’entre eux les intégrant dans leur quotidien, tandis que seulement 31 % des plus de 35 ans y recourent. Cette fracture générationnelle se double d’une divergence d’attitude : les jeunes se tournent vers les fonctions créatives de l’IA, tandis que les plus âgés sont davantage préoccupés par ses dérives potentielles.
15 % des professionnels bénéficient d’une formation à l’IA générative
Dans le cadre professionnel, l’adoption des IA génératives se traduit par des gains de productivité significatifs. 43 % des sondés déclarent utiliser ces outils au travail, et 29 % affirment avoir vu leur efficacité augmenter de plus de 40 %. Toutefois, malgré cette adoption croissante, des obstacles subsistent. Si 52 % des professionnels se sentent encouragés à utiliser ces technologies, seulement 15 % d’entre eux bénéficient d’une formation adéquate, tandis que 73 % des Français jugent qu’ils manquent de connaissances pour en faire un usage optimal.
Un autre point préoccupant : seuls 9 % des répondants en entreprise déclarent que leur organisation leur met des IA génératives à disposition, et près de la moitié (49 %) affirment que leur entreprise n’envisage pas de le faire.