Avec l’IA, Dell France veut rendre les entreprises plus productives
Dell France a donné rendez-vous à ses clients et partenaires pour son traditionnel forum parisien annuel. Ce millésime 2024 était sans surprise orienté autour de l’IA. Avec l’ambition de mieux accompagner les projets des entreprises confrontées aux enjeux environnementaux et de sécurité.
Compliqué pour un fournisseur de réaliser aujourd’hui un événement autrement centré que sur l’IA. Depuis la rentrée, les filiales françaises des grands acteurs IT (de Microsoft à Salesforce en passant par Red Hat) mettent l’IA à tous les menus de leurs conférences respectives. Dernier en date à passer en mode « AI Tour » Dell, qui a partagé sa vision sur le sujet à l’occasion de son forum annuel à Paris ce mardi 19 novembre au Carrousel du Louvre qui a réuni près de 2 000 personnes. Le fournisseur texan – qui fête ses 40 ans (et près de 35 ans en France) – a ainsi donné le ton. « Nous avons pu constater ensemble le rythme vertigineux de l’innovation qui a continué de s’accélérer, le développement extraordinaire des modèles grands ou moins grands, d’apprivoiser l’IA après un enthousiasme peut être démesuré voir irrationnel suivi d’un certain désenchantement et maintenant je crois que l’on est dans la phase de maturité et de la professionnalisation », a lancé Anwar Dahab, directeur général de Dell Technologies France. Pour le dirigeant de la filiale, l’essor de l’IA est tout simplement comparable à l’apparition de l’électricité : « on ne pourra pas faire l’impasse dessus », même si cela nécessitera « la mise en place d’une démarche structurée. »
Une démarche qui doit répondre à des enjeux multiples, aussi bien en termes de gains de productivité et de sécurité, tout en veillant à ne pas faire exploser les différentes factures dont celles du coût (avec un retour sur investissement loin d’être encore établi), mais aussi de l’empreinte environnementale. Sur ces deux derniers aspects, le fournisseur pense que les entreprises pourront parvenir à les maitriser : « dans les entreprises on va avoir des modèles beaucoup plus petits et efficaces et plus spécialisés beaucoup moins consommateurs de ressources », a expliqué Anwar Dahab lors d’un point presse post-conférence. « On va aller vers beaucoup plus d’efficacité avec des traitements qui vont se faire sur les PC qui coûteront moins chers ». En revanche il semble bien peu probable que Dell (ou d’autres acteurs) puisse inciter leurs partenaires hyperscalers et fournisseurs de serveurs et d’accélérateurs IA parfois très gourmands comme Nvidia à plus de sobriété numérique. « La réalité des faits est que des investissements faramineux sont annoncés à plusieurs centaines de millions de dollars voire milliards et des clusters d’entrainement à plus de 100 000 GPU. Si la question est de savoir si l’on va aller convaincre ces acteurs vers plus de sobriété pour arrêter de développer des modèles comme ceux-là, la réponse est non », tranche Anwar Dahab.
Des gains de productivité aux impacts RH non déterminés
Parmi les cas d’usages mis en avant lors de ce forum, le CHU de Montpellier qui a renforcé son partenariat avec Dell en vue d’adopter une approche plus globale de ses missions (enseignement, soin, recherche…) : « Tout à vocation à un moment donné à être hybridé avec de l’IA », a lancé Anne Ferrer, directrice générale du CHU de Montpellier. Les premiers cas utilisateurs réalisés par l’établissement ont concerné, par exemple, la mise en place de modèles d’IA adossées à son entrepôt de données pour des informations patients personnalisées. « Nous essayons de trouver des modèles qui nous permettent de leur donner de l’information en plus de celles des praticiens et des soignants pour qu’ils repartent avec un petit courrier qui explique la pathologie et les modalités de traitement pour aller plus loin dans cette relation de confiance tout en allégeant les lourdeurs administratives », indique Anne Ferrer.
D’après une dernière étude du fournisseur pour laquelle 300 décideurs IT et métiers ont notamment été interrogés pour la France, 81 % des entreprises sont optimistes pour le futur et sont d’accord pour dire que leur business va évoluer dans les 3 à 5 ans venir. « Ils sont globalement tous d’accord pour dire que, particulièrement, l’IA génératif va venir influencer la manière dont ils travaillent mais la moitié des répondants estiment aussi avoir du mal à suivre le rythme de l’innovation globale que l’on voit sur le marché », a fait savoir Sébastien Verger, CTO de Dell France lors d’un point presse. « Les entreprises recherchent de la productivité et l’IA a permis par exemple pour un opérateur de call center de réaliser entre 35 et 40 % de productivité. » Avec à la clé des impacts RH ? « On va dire que cela leur permet d’absorber la croissance », explique sans plus de précision le CTO.
La bataille engagée vers la sécurité et la souveraineté des données
Alors que les projets GenAI explosent un peu partout dans les entreprises, les enjeux de sécurité et de souveraineté ne devraient pas être passés à la trappe. Un message délivré en filigrane tout au long du forum par les différents intervenants qui ont pris la parole dont Michel Van den Berghe président du Campus Cyber (qui va bientôt convoler vers d’autres cieux) : « Très souvent l’innovation se fait et puis la sécurité vient derrière pour mettre des pansements et des rustines, mais l’IA est aussi utilisée par des gens de façon malveillante […] Il faut maitriser la rupture technologique : dans toute innovation il y a deux camps, ceux qui veulent accélérer à tout prix et ceux qui sont là pour créer un peu d’antidérapage et éviter qu’à un moment donné cela se retourne contre eux […] La souveraineté numérique est perdue, on doit pouvoir maintenir la souveraineté de nos données et les données c’est ce qu’il y a de plus important. »